Le dépistage de l'anévrisme de l’aorte abdominale sous-rénale doit se faire par échographie-doppler, un examen rapide, non invasif et performant qui permet également de rechercher des anévrismes iliaques, fémoraux ou poplités pouvant être associés à l’AAA. Des examens diagnostiques complémentaires (scanner et IRM) permettent, si nécessaire, de préciser en préopératoire les caractéristiques anatomiques de l’AAA et son environnement.
On recommande que le dépistage soit proposé aux :
hommes de 65 à 75 ans et qui sont ou ont été des fumeurs chroniques ;
hommes de 50 à 75 ans et qui ont des antécédents familiaux d’AAA.
Pour les personnes ayant une dilatation de l’aorte abdominale, on préconise un traitement curateur quand le seuil d’intervention est atteint (notamment lorsque le diamètre de l'AAA est supérieur à 50 mm ou sa vitesse de croissance supérieure à 10 mm/an).
Il faut souligner également l’importance d’une prise en charge globale dans l’objectif de réduire les facteurs de risque et les comorbidités. La prise en charge pourra se faire au moyen de différentes stratégies, et notamment des stratégies non médicamenteuses :
arrêt du tabac
réduction de l’hypercholestérolémie
reprise d’une activité physique
diminution du surpoids
contrôle du diabète.
Pourquoi un dépistage ciblé opportuniste unique ?
la prévalence de l’anévrisme de l'aorte augmente avec l’âge et est plus élevée chez les hommes fumeurs ou anciens fumeurs et chez ceux ayant des antécédents familiaux
la mortalité liée aux anévrismes de l’aorte abdominale rompus est élevée (80 % des patients décèdent avant hospitalisation ou en péri-opératoire), alors que la mortalité des interventions programmées (AAA non-rompus) est inférieure à 5 %
dépister permet une réduction significative de la mortalité liée à l’AAA à moyen et long terme
les modélisations économiques internationales concluent à l’efficience de la mise en place d’un programme de dépistage unique chez les hommes âgés de 65 ans.
Enfin, des études suggèrent la possible diminution de la prévalence des anévrismes quand les facteurs de risque cardiovasculaire sont pris en charge, notamment l’arrêt du tabac.
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